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Comment adapter des ressources ?
La pédagogie différenciée pour tous ?
Dans l’enseignement primaire, la pédagogie différenciée apparaît comme un moyen de faire face aux difficultés des premiers apprentissages. Dans la pratique la mise en place de cette pédagogie ne va pas de soi. Quelques exercices sont adaptés au niveau des élèves les moins avancés, certains exercices d’application sont ajustés sur la longueur mais les effets sont parfois décevants. Pourtant mettre en œuvre la différenciation pédagogique c'est réalisable. Il convient de :
Dans l’enseignement primaire, la pédagogie différenciée apparaît comme un moyen de faire face aux difficultés des premiers apprentissages. Dans la pratique la mise en place de cette pédagogie ne va pas de soi. Quelques exercices sont adaptés au niveau des élèves les moins avancés, certains exercices d’application sont ajustés sur la longueur mais les effets sont parfois décevants. Pourtant mettre en œuvre la différenciation pédagogique c'est réalisable. Il convient de :
- croire en la capacité de tous les élèves à apprendre,
- connaître précisément les compétences des élèves (évaluation, diagnostic),
- se concerter et collaborer au sein de l'équipe pédagogique,
Pourquoi différencier et adapter ?
Un exemple de situation : Guilhem, en grande section maternelle, travaille en phonologie sur le son "ON" avec des supports images. Sa maîtresse lui montre une étiquette avec une maison et lui demande : "Guilhem est ce que tu entends le son "ON" dans maison ? " Guilhem prend l’étiquette, la colle à son oreille, puis lui rend et répond "NON".
Qu'apprenons-nous avec cet exemple ?
Un exemple de situation : Guilhem, en grande section maternelle, travaille en phonologie sur le son "ON" avec des supports images. Sa maîtresse lui montre une étiquette avec une maison et lui demande : "Guilhem est ce que tu entends le son "ON" dans maison ? " Guilhem prend l’étiquette, la colle à son oreille, puis lui rend et répond "NON".
Qu'apprenons-nous avec cet exemple ?
- L'image-étiquette ne produit pas de son. Guilhem l'exprime clairement.
- Chaque enfant peut comprendre de façon différente la consigne énoncée par la maîtresse.
Il convient aussi de s’adapter au lexique de l’enfant : utiliser un répertoire de mots connus. Par exemple dans un exercice de tri d’images en fonction du son produit où l’on demande à l’enfant de reconnaître le son « OU » dans le mot « kangourou ». Or l’enfant ne connaît pas cet animal qu’est le kangourou.
Il faut montrer, répéter, expliquer pour aider à faire.
Différencier et adapter des ressources sont un moyen et non une fin. Diversifier les supports et les modes d'apprentissage pour des élèves aux niveaux de compétences hétérogènes mais aux objectifs communs, voilà qui fonde le principe du concept d'éducabilité cognitive .
Concernant l'enfant avec autisme, rappelons que cet élève a un mode de fonctionnement différent de l’enfant lambda. Il est important de jouer sur la complémentarité des modalités sensorielles. La modalité auditive étant le plus souvent altérée (la voix humaine n’est pas perçue comme différente des autres bruits), il est utile de recourir au visuel mais aussi au tactile et au kinesthésique afin de trouver ce qui correspond le mieux à chacun.
Il est nécessaire aussi de lui apprendre à apprendre . Adapter des ressources c'est permettre à cet enfant en particulier d'apprendre d'une façon différente mais qui pourra servir à bien d'autres enfants de la classe. Il y a des enfants « dans l’enseignement traditionnel et dans l’éducation spécialisée qui pourraient être beaucoup mieux aidés grâce aux stratégies utilisées pour les autistes ».
Il faut montrer, répéter, expliquer pour aider à faire.
Différencier et adapter des ressources sont un moyen et non une fin. Diversifier les supports et les modes d'apprentissage pour des élèves aux niveaux de compétences hétérogènes mais aux objectifs communs, voilà qui fonde le principe du concept d'éducabilité cognitive .
Concernant l'enfant avec autisme, rappelons que cet élève a un mode de fonctionnement différent de l’enfant lambda. Il est important de jouer sur la complémentarité des modalités sensorielles. La modalité auditive étant le plus souvent altérée (la voix humaine n’est pas perçue comme différente des autres bruits), il est utile de recourir au visuel mais aussi au tactile et au kinesthésique afin de trouver ce qui correspond le mieux à chacun.
Il est nécessaire aussi de lui apprendre à apprendre . Adapter des ressources c'est permettre à cet enfant en particulier d'apprendre d'une façon différente mais qui pourra servir à bien d'autres enfants de la classe. Il y a des enfants « dans l’enseignement traditionnel et dans l’éducation spécialisée qui pourraient être beaucoup mieux aidés grâce aux stratégies utilisées pour les autistes ».
Comment différencier et adapter des ressources ou des supports ?
Exemple pour un travail d’écriture Exemple d’un travail de lecture de phrase
À partir de cet exemple de lecture de phrase d’une méthode qui a été très utilisée dans les classes de CP, nous voyons que selon le niveau de compétences de l’élève, l’enseignant et l’AVS pourront recourir à plusieurs types d’aides :
- agrandir le support de lecture à la photocopieuse,
- mettre les mots en couleur,
- utiliser des étiquettes mots pour reconstituer une phrase,
- utiliser des pictogrammes,
- utiliser le classeur de communication que l’enfant a dans son cartable.
- simplifier les consignes, une seule consigne à la fois en s’assurant que l’exercice est réalisable par l’enfant.
Quels matériels utiliser pour fabriquer et créer des supports adaptés ?
Quelles ressources adapter ?
Sous quelles formes d’interventions adapter des ressources ?
1 - Du point de vue de l’enfant, des enfants :
2 – Du point de vue de l’adulte, enseignant ou AVS :
Quelles sont les conditions de la réussite ?
1 - Du point de vue de l’élève, des élèves :
Donner toutes les chances à l’élève pour qu’il soit en position de réussite est bénéfique non seulement pour lui mais aussi pour les autres. L’enfant en situation de handicap va pouvoir montrer ses capacités et développer ses potentialités grâce à des supports adaptés à son niveau de compétences et de compréhension. Il sera mis en confiance et se sentira valorisé. De plus, il acquerra une position valorisante par rapport à ses pairs. Les stratégies utilisées pour cet élève en particulier serviront très probablement à d’autres élèves de la classe, qui s’approprieront ces outils et supports adaptés pour eux aussi mieux apprendre et comprendre.
2 – Du point de vue de l’enseignant, de l’AVS :
L’adulte favorise l’égalité des chances en permettant à chacun de ses élèves d’apprendre. Chaque élève apprend de façon différente de son camarade.
L’objectif final n’est-il pas la réussite de la compétence visée ?
3 – Du point de vue des parents :
N’hésitez pas, enseignants et AVS à consulter et utiliser les supports créés par les parents. En effet, bien des parents fabriquent eux-mêmes des supports adaptés pour leur enfant. Ils sont en effet les meilleurs experts de leur enfant. Souhaitant leur faciliter les apprentissages, ils sont devenus bien souvent les premiers éducateurs puis pédagogues de leur enfant. Plusieurs parents ont d’ailleurs créé des blogs avec des ressources d’une incroyable richesse qu’ils mettent en ligne. Et l’objectif de tous les parents est l’inclusion et la réussite scolaire de leur enfant, tout en tenant compte de ses particularités.
En conclusion, adapter des supports et des ressources… une évidence :
Tout type de handicap nécessite des supports pédagogiques adaptés et spécifiques. Un élève non-voyant aura accès à des manuels en braille, un élève malentendant aura du matériel audio à sa disposition, un élève en fauteuil aura la possibilité de prendre l’ascenseur… Un élève avec autisme avec ses besoins particuliers aura besoin de matériel visuel et de supports de manipulation. Le développement des ENT, Environnements Numériques de Travail (tableau numérique, ordinateur, lpad, connexion internet pour les ressources à distance, … ) peut être également une piste intéressante à utiliser.
Il est du ressort de l’école, en partenariat avec toute l’équipe pédagogique et éducative, d’adapter et d’ajuster les enseignements pédagogiques (méthodes, programmes, évaluations, supports… ).
- La photocopieuse : elle permet d’agrandir le support. Les exercices seront de préférence découpés pour être présentés un à un à l’élève. Une fois que l’exercice n°1 est fait, on le range sur le côté et on passe au n°2… Il peut être utile de photocopier en plusieurs exemplaires la page d’exercice à faire car si l’enfant se trompe, il peut recommencer pour réussir.
- Les polices de caractères peuvent être modifiées et élargies sur les pages d’écriture et/ou de lecture.
- Ajouter des pictogrammes au support ; soit inséré sur la page d’exercices à faire, soit en étiquette à côté.
- La plastifieuse : elle permet de plastifier des pages d’écriture et d’exercices sur lesquelles les élèves écriront au feutre effaçable. Pas d’erreur, l’enfant peut se corriger de suite. Le support est réutilisable de nombreuses fois et supprime aussi une partie des difficultés comme le graphisme, le découpage, le collage...
- Les scratchs autocollants pour utiliser des étiquettes à remettre en ordre sur un support.
- Les aimants autocollants pour utiliser des étiquettes au tableau.
Quelles ressources adapter ?
- les consignes, les moyens et les modes d'apprentissage,
- les compétences ciblées,
- les temps d'apprentissage,
- la présence et la posture de l'enseignant et de l’AVS,
- les outils,
- l'évaluation.
Sous quelles formes d’interventions adapter des ressources ?
1 - Du point de vue de l’enfant, des enfants :
- À partir du guidage : pour l’enfant avec autisme il est important de lui montrer comment faire. Apprendre à apprendre : différentes étapes peuvent être nécessaires
- À partir des besoins : un élève pourra avoir besoin de recourir à des images, un second à des couleurs, un troisième à la manipulation... C’est grâce à l’observation des compétences et des aptitudes de chacun que l’adulte pourra ajuster le support à utiliser. Il convient aussi de penser à la place assise dans la classe qu’aura l’enfant ; devant, derrière, près de la fenêtre… Les parents seront de bon conseil pour le savoir, notamment au vu de ses éventuelles hypersensibiltés sensorielles et de ses capacités d’attention.
- À partir des consignes : toute consigne énoncée doit être en même temps montrée et découpée en consignes uniques s’il y en a plusieurs dans le même énoncé. Le traitement d’une consigne à la fois facilite la compréhension.
2 – Du point de vue de l’adulte, enseignant ou AVS :
- À partir de la place qu’il occupe : le positionnement de l’adulte par rapport à l’enfant est important. Il peut être dans le mode du guidage pour l’aider à écrire en lui tenant la main, en léger retrait pour faciliter son autonomie mais il peut intervenir à tout moment en cas de besoin ou en retrait total. L’adulte est en quelque sorte une « béquille » sur laquelle l’élève doit pouvoir s’appuyer mais il n’est pas une « prothèse » qui remplace son action.
- À partir du temps donné à chacun pour apprendre : tous les élèves en situation de handicap ont un tiers temps supplémentaire qui leur est accordé lors de passation d’évaluation. Il est nécessaire d’en tenir compte aussi lors des apprentissages. Il apprend en prenant le temps qu’il lui faut. L’objectif étant qu’au final, il ait atteint la compétence visée. Il est important de respecter le rythme d’apprentissage de chacun.
- À partir de l’évaluation : diagnostique initialement car elle fournit un repère pédagogique à l’enseignant pour organiser les apprentissages, l’évaluation sera ensuite adaptée et formative afin de valoriser les acquis en cours de construction. Enfin, l’évaluation sommative mesurera les apprentissages effectués et ouvrira au questionnement et à la mise en place de nouvelles stratégies. L’évaluation doit elle aussi être adaptée au niveau de l’enfant tout en n’oubliant pas que le profil de l’élève est souvent hétérogène . En effet, j’ai déjà eu un élève avec autisme qui avait en orthographe un niveau de compétences 5ème, en expression écrite un niveau de CE1 et en lecture un niveau de CM.
Quelles sont les conditions de la réussite ?
1 - Du point de vue de l’élève, des élèves :
Donner toutes les chances à l’élève pour qu’il soit en position de réussite est bénéfique non seulement pour lui mais aussi pour les autres. L’enfant en situation de handicap va pouvoir montrer ses capacités et développer ses potentialités grâce à des supports adaptés à son niveau de compétences et de compréhension. Il sera mis en confiance et se sentira valorisé. De plus, il acquerra une position valorisante par rapport à ses pairs. Les stratégies utilisées pour cet élève en particulier serviront très probablement à d’autres élèves de la classe, qui s’approprieront ces outils et supports adaptés pour eux aussi mieux apprendre et comprendre.
2 – Du point de vue de l’enseignant, de l’AVS :
L’adulte favorise l’égalité des chances en permettant à chacun de ses élèves d’apprendre. Chaque élève apprend de façon différente de son camarade.
L’objectif final n’est-il pas la réussite de la compétence visée ?
3 – Du point de vue des parents :
N’hésitez pas, enseignants et AVS à consulter et utiliser les supports créés par les parents. En effet, bien des parents fabriquent eux-mêmes des supports adaptés pour leur enfant. Ils sont en effet les meilleurs experts de leur enfant. Souhaitant leur faciliter les apprentissages, ils sont devenus bien souvent les premiers éducateurs puis pédagogues de leur enfant. Plusieurs parents ont d’ailleurs créé des blogs avec des ressources d’une incroyable richesse qu’ils mettent en ligne. Et l’objectif de tous les parents est l’inclusion et la réussite scolaire de leur enfant, tout en tenant compte de ses particularités.
En conclusion, adapter des supports et des ressources… une évidence :
Tout type de handicap nécessite des supports pédagogiques adaptés et spécifiques. Un élève non-voyant aura accès à des manuels en braille, un élève malentendant aura du matériel audio à sa disposition, un élève en fauteuil aura la possibilité de prendre l’ascenseur… Un élève avec autisme avec ses besoins particuliers aura besoin de matériel visuel et de supports de manipulation. Le développement des ENT, Environnements Numériques de Travail (tableau numérique, ordinateur, lpad, connexion internet pour les ressources à distance, … ) peut être également une piste intéressante à utiliser.
Il est du ressort de l’école, en partenariat avec toute l’équipe pédagogique et éducative, d’adapter et d’ajuster les enseignements pédagogiques (méthodes, programmes, évaluations, supports… ).