Autisme & Scolarité : la classe maternelle
Un de vos élèves a eu la confirmation du diagnostic d'autisme, il a déjà une AVSI (Auxiliaire de Vie Scolaire Individuelle) qui sera présente en partie pour sa scolarisation dans votre classe.
La plupart du temps, dans le PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation) précédent, vous lirez en terme d'objectif de scolarisation d'un jeune enfant autiste : sociabilisation. Être sociable, c'est nouer des relations avec les autres. L'école est le lieu par excellence qui favorise la sociabilisation. Donc, vous vous dites que cet enfant vient à l'école pour apprendre à développer des interactions avec ses pairs, en classe, en cour de récréation... Et puis il a une AVSI qui sera là à ses côtés pour favoriser son inclusion. Pas d'inquiétude à avoir. |
Quelques semaines passent et vous constatez que cet enfant n'agit pas comme les autres enfants de votre classe. Il ne vous regarde pas, il ne répond pas à son prénom, il ne communique pas, il crie lorsque vous lui demandez de s'asseoir à telle place désignée, ou de faire telle activité sur feuille... Et il est très sage lorsqu'il est seul dans le coin jeu avec des cubes ou des petites voitures qu'il aligne inlassablement. Vous le forcez un peu car c'est votre rôle d'enseignant mais rien n'y fait. Et en plus, lorsqu'il crie, parfois se frappe, se mord, ou bien frappe, griffe l'adulte qui a essayé de le calmer, vous vous dites qu'il va déranger le bon déroulement de la classe. L'AVSI l'emmène alors jouer dans une autre pièce de l'école, dans la cour vide... Vous vous sentez alors démuni voire inutile dans votre fonction et rôle d'enseignant.
Dans un autre cas de figure, un élève présente des troubles non identifiés. Vous êtes en questionnement, son développement ne vous semble pas être similaire à celui des autres élèves de votre classe. Vous discutez en première intention avec les parents qui connaissent bien leur enfant puis avec l'équipe pédagogique et le psychologue scolaire. Vous êtes enseignant, vos compétences sont d'ordre pédagogique, un médecin prendra le relais afin de détecter une éventuelle suspicion d'autisme. Pour autant, vous pouvez déjà mettre en place des stratégies qui permettront à celui-ci d'évoluer et de devenir élève.
Depuis la loi 2005 , la maternelle, qui fait partie du cursus de tous les élèves, doit être assurée pour ceux qui ont ou présentent un handicap. Selon les Programmes du MEN, l'objectif essentiel de l'école maternelle est entre autres : "aider chaque enfant à devenir autonome et à s'approprier des connaissances et des compétences".
Dans un autre cas de figure, un élève présente des troubles non identifiés. Vous êtes en questionnement, son développement ne vous semble pas être similaire à celui des autres élèves de votre classe. Vous discutez en première intention avec les parents qui connaissent bien leur enfant puis avec l'équipe pédagogique et le psychologue scolaire. Vous êtes enseignant, vos compétences sont d'ordre pédagogique, un médecin prendra le relais afin de détecter une éventuelle suspicion d'autisme. Pour autant, vous pouvez déjà mettre en place des stratégies qui permettront à celui-ci d'évoluer et de devenir élève.
Depuis la loi 2005 , la maternelle, qui fait partie du cursus de tous les élèves, doit être assurée pour ceux qui ont ou présentent un handicap. Selon les Programmes du MEN, l'objectif essentiel de l'école maternelle est entre autres : "aider chaque enfant à devenir autonome et à s'approprier des connaissances et des compétences".
Nul besoin d'être au même niveau de compétences cognitives que les autres pour avoir sa place au milieu d'enfants de sa classe d'âge, ses progrès doivent d'abord être mesurés par rapport à lui-même. En effet, cet enfant autiste a cette singularité qu'il a tout à apprendre. Il n'a pas appris spontanément, comme les enfants de son âge, à agir dès son plus âge en imitant les autres. Il ne sait pas c'est parce qu'il ne sait pas comment faire, il ne connaît pas les codes ; enlever son manteau et l'accrocher au porte-manteau, prendre son étiquette pour la placer sur le tableau de présence, s'asseoir au coin regroupement en arrivant... Autant de gestes et d'actions qu'il faudra lui apprendre alors que ses camarades le font naturellement. De plus, il ne vous a peut-être pas repéré, vous n'êtes pas clairement identifié. Quant aux camarades de sa classe, il ne les a pas vus, ils sont pour lui comme des objets mouvants et bruyants. Sa perception du monde et des personnes est sur un mode d'abord sensoriel. Tout changement de lieu, d'activité ou de personne lui est difficile et peut générer des troubles au niveau de son comportement...
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Comment l'aider à devenir autonome ?
L'enfant autiste fonctionne avant tout sur le mode visuel : des étiquettes avec pictogrammes lui permettront de se repérer dans la classe, que ce soit pour les différents lieux d'activités ou pour l'emploi du temps de la journée. Afin qu'il y adhère, vous et l'AVSI l'accompagnerez dans cette reconnaissance en joignant le geste à la parole. Il s'agit de guider l'enfant en décomposant chaque action l'une après l'autre.
Par exemple, votre objectif est qu'il place son étiquette avec sa photo et son prénom sur le tableau de présence en arrivant le matin, après avoir accroché son manteau et posé son sac. Il y a là quatre actions à faire. Chacune sera faite séparément : vous le guiderez en accompagnant son geste d'enlever son manteau tout en lui disant "tu enlèves ton manteau". Action réussie mais il ne sait pas qu'il faut l'accrocher au porte-manteau. Vous le félicitez d'abord pour cette première étape, puis vous avec lui son manteau avec lui, (votre main étant le prolongateur de la sienne) tout en lui verbalisant l'action "tu accroches ton manteau". "C'est très bien, tu as réussi". Vous ferez de même ensuite pour la troisième action, prendre son étiquette (il arrive que l'enfant ne se reconnaisse pas sur la photo, il ne sait pas que c'est lui), puis pour la quatrième action, placer son étiquette au bon endroit.
Dès lors que chaque objectif est bien travaillé sous cette forme de guidance à la fois corporelle et verbale, vous vous apercevrez que très rapidement, cet enfant aura compris ce que vous attendez de lui, et saura le faire seul. Il faudra peut-être répéter plusieurs jours ces premiers rituels mais ils seront très vite acquis. Si un jour, il oublie une étape, vous lui rappelez verbalement en lui montrant la photo associée à l'action attendue et il le fera de lui-même. Peu à peu, vous estomperez la guidance physique d'abord, puis verbale ensuite.
L'autonomie se gagnera petit à petit sans vouloir aller trop vite et ce jeune enfant autiste commencera à avoir une attitude d'élève, autonome dans la classe. Il en sera de même pour toutes les autres actions à venir.
Par exemple, votre objectif est qu'il place son étiquette avec sa photo et son prénom sur le tableau de présence en arrivant le matin, après avoir accroché son manteau et posé son sac. Il y a là quatre actions à faire. Chacune sera faite séparément : vous le guiderez en accompagnant son geste d'enlever son manteau tout en lui disant "tu enlèves ton manteau". Action réussie mais il ne sait pas qu'il faut l'accrocher au porte-manteau. Vous le félicitez d'abord pour cette première étape, puis vous avec lui son manteau avec lui, (votre main étant le prolongateur de la sienne) tout en lui verbalisant l'action "tu accroches ton manteau". "C'est très bien, tu as réussi". Vous ferez de même ensuite pour la troisième action, prendre son étiquette (il arrive que l'enfant ne se reconnaisse pas sur la photo, il ne sait pas que c'est lui), puis pour la quatrième action, placer son étiquette au bon endroit.
Dès lors que chaque objectif est bien travaillé sous cette forme de guidance à la fois corporelle et verbale, vous vous apercevrez que très rapidement, cet enfant aura compris ce que vous attendez de lui, et saura le faire seul. Il faudra peut-être répéter plusieurs jours ces premiers rituels mais ils seront très vite acquis. Si un jour, il oublie une étape, vous lui rappelez verbalement en lui montrant la photo associée à l'action attendue et il le fera de lui-même. Peu à peu, vous estomperez la guidance physique d'abord, puis verbale ensuite.
L'autonomie se gagnera petit à petit sans vouloir aller trop vite et ce jeune enfant autiste commencera à avoir une attitude d'élève, autonome dans la classe. Il en sera de même pour toutes les autres actions à venir.
Comment l'aider à s'approprier des connaissances et des compétences ?
Parallèlement au développement de son autonomie, vous allez travailler les apprentissages. Cet enfant vient à l'école maternelle d'abord pour apprendre. De la même façon que décrite précédemment, vous allez lui apprendre à apprendre, en lui montrant, en le guidant et en accompagnant toujours le geste à la verbalisation de l'action. Les photos, images et pictogrammes seront privilégiés en termes de consignes. Une récompense lui sera offerte à chaque action, un bravo, un smiley content ou un jeu qu'il affectionne particulièrement .
N'oublions pas que cet enfant a des particularités sensorielles différentes des autres, car il reçoit toutes sortes d'informations (visuelles, auditives...) en même temps qu'il a du mal à sérier. Il ne peut le dire parce qu'il ne le sait pas lui-même. Il convient de lui laisser des temps de pauses au calme dans un lieu qu'il a repéré dans la classe. Ces moments, vous les anticiperez avant lui parfois afin de ne pas déclencher d'angoisse qui se manifesterait par des troubles du comportement comme ceux que nous avons évoqués.
La sociabilisation ne viendra que plus tardivement, notamment avec ses pairs. L'enfant autiste est d'emblée plus attiré par les adultes, vous, l'AVSI, l'ATSEM qu'il prendra comme premiers points de repère. Bienveillance et empathie à l'égard de ce petit bout d'homme sont des qualités essentielles qui présideront à son entrée dans le monde de l'école et à acquérir un réel statut d'élève.
N'oublions pas que cet enfant a des particularités sensorielles différentes des autres, car il reçoit toutes sortes d'informations (visuelles, auditives...) en même temps qu'il a du mal à sérier. Il ne peut le dire parce qu'il ne le sait pas lui-même. Il convient de lui laisser des temps de pauses au calme dans un lieu qu'il a repéré dans la classe. Ces moments, vous les anticiperez avant lui parfois afin de ne pas déclencher d'angoisse qui se manifesterait par des troubles du comportement comme ceux que nous avons évoqués.
La sociabilisation ne viendra que plus tardivement, notamment avec ses pairs. L'enfant autiste est d'emblée plus attiré par les adultes, vous, l'AVSI, l'ATSEM qu'il prendra comme premiers points de repère. Bienveillance et empathie à l'égard de ce petit bout d'homme sont des qualités essentielles qui présideront à son entrée dans le monde de l'école et à acquérir un réel statut d'élève.
La boite à outils
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Ce guide a pour objet de permettre aux enseignants de mieux connaître les caractéristiques de l'autisme et des autres troubles envahissants du développement et leurs conséquences en termes d'apprentissage. Il doit ainsi les aider à mettre leurs capacités et leurs compétences professionnelles au service d'une pédagogie adaptée aux besoins des élèves porteurs de ces troubles. Destiné à faciliter la pratique pédagogique à l'écoute de l'usager, il propose des repères, des ressources et des pistes d'adaptations.
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- Vous pouvez consulter le guide "Quelques stratégies pédagogiques pour enseigner à un enfant atteint d’autisme ou autres TED en maternelle" réalisé par Lydie LAURENT. D'autres documents très intéressants vous attendent sur son site Epsilon à l'école.